Les croyances surnaturelles vietnamiennes

Certains d'entre nous pensent que les croyances surnaturelles vietnamiennes proviennent d'histoires vraies, tandis que d'autres les rejettent comme des œuvres de fiction inventées pour effrayer les faibles d'esprit. Quoi qu'il en soit, il est toujours fascinant de lire des articles sur les activités paranormales qui se déroulent dans notre pays ou dans notre voisinage.

Après tout, peu de choses peuvent égaler le sentiment de fascination que l'on éprouve en voyant les rues et les bâtiments qui nous sont familiers présentés sous un jour mystérieux.

Voici donc plusieurs croyances surnaturelles vietnamiennes qui vous empêcheront de dormir la nuit.

Le jeu rituel du doigt - un phénomène surnaturel ou tout simplement de la physique ?

Peut-être connaissez-vous le "défi du lever de doigt" qui a été popularisé en Occident par de nombreux YouTubers en 2017. Ici, une personne s'assoit sur une chaise, tandis que 4 à 6 autres personnes se tiennent autour d'elle et accomplissent un rituel en mettant leurs mains au-dessus de sa tête. Après l'acte, le groupe debout est capable de soulever la personne assise juste en utilisant un doigt chacun.

Mais voici ce que vous ne saviez probablement pas : bien avant de devenir une tendance sur Internet, ce petit jeu était pratiqué par les enfants vietnamiens depuis des générations, même si le rituel que nous avions était... beaucoup plus sinistre.

Au lieu de s'asseoir sur une chaise, la personne transportée doit s'allonger - parfois avec une serviette blanche couvrant son visage. Sept autres personnes l'entourent et placent leurs index sous sa tête, ses épaules, ses hanches et ses chevilles. La personne qui se tient à la tête demande alors à la personne à sa droite : "Qu'est-ce que tu fais ?", ce à quoi l'autre répond : "Je porte le fardeau".

Le processus est répété jusqu'à ce que tout le monde ait été interrogé et ait répondu à la même question. Ensuite, au compte de trois, le groupe de 7 serait alors en mesure de soulever la personne allongée sur ses doigts.

Beaucoup de gens croient qu'en couvrant le visage de la personne portée et en disant qu'ils portent un linceul, les participants pouvaient tromper les fantômes errants en leur faisant croire qu'ils portaient un mort dans la tombe. Ainsi, les fantômes accouraient pour leur prêter main forte, rendant le levage possible.

Certains avertissent également qu'il s'agit d'un jeu extrêmement dangereux, car les fantômes pourraient refuser de partir par la suite et suivre les participants, leur causant des malheurs ou sapant leur force vitale, ce qui réduirait leur durée de vie.

Mais bien sûr, d'autres ont examiné le phénomène sous un angle plus scientifique, expliquant que le rituel - quel qu'il soit - est simplement un signal pour que tout le monde agisse simultanément. De cette manière, le poids de la personne portée est réparti de façon homogène et chaque porteur n'a plus qu'à supporter 8 à 10 kg sur ses doigts - l'équivalent du port d'un lourd sac de courses.

Pourtant, tout le monde n'est pas convaincu. En fin de compte, nous vous laissons le soin de décider s'il s'agit d'un phénomène paranormal ou d'une simple astuce de physique.

Le fantôme de la boîte vide - un jeu d'enfants effrayant

Un autre jeu effrayant auquel les enfants vietnamiens jouent de temps en temps, même aujourd'hui, est le ma lon (le fantôme de la boîte de conserve vide), où ils accomplissent un rituel pour invoquer un fantôme qui posséderait une boîte de conserve vide.

Au fil des ans, le rituel a connu de nombreuses variantes, mais il consiste essentiellement à allumer de l'encens, des bougies et une cigarette à côté d'une canette vide dans un endroit sombre et isolé, idéalement un cimetière ou le lieu d'un accident de la route mortel. Si le rituel est bien exécuté, la cigarette s'enflamme comme si quelqu'un la fumait et, une fois éteinte, la canette vide se met à bouger toute seule et à poursuivre les participants.

De nombreux Vietnamiens affirment avoir joué à ce jeu effrayant, et certains ont même des enregistrements vidéo pour le prouver. Pourtant, les sceptiques insistent sur le fait qu'il ne s'agit que d'une farce où l'un des participants tire la canette avec une ficelle pour la faire bouger.

Certains pensent que ce jeu remonte aux années 1970, lorsque l'électricité n'était pas largement disponible au Vietnam. Les enfants de l'époque ne disposaient pas d'Internet ou de smartphones comme aujourd'hui, et ils se divertissaient avec des parties de football improvisées en utilisant une canette vide à la tombée de la nuit.

Peut-être que, lorsqu'ils rentraient chez eux avec des chevilles meurtries, ils inventaient des histoires de poursuite par une canette possédée par un fantôme, pour ajouter un peu de mystère aux choses. Encore une fois, c'est à vous de décider ce que vous voulez croire.

La malédiction de la rivière Tô Lịch

Tô Lịch est le nom d'une rivière pas très propre qui traverse Hanoi et qui fait grimacer les habitants à chaque fois qu'ils doivent passer par là, mais elle est aussi connue pour une histoire surnaturelle : la malédiction de la rivière Tô Lịch.

En septembre 2001, alors qu'elle draguait une section de la rivière pour la débarrasser de la boue et des déchets, une équipe de construction a découvert plusieurs tas de bois disposés de manière étrange, y compris des reliques de céramique, des ustensiles en métal et même des os de squelettes humains. Cet événement singulier a fait la une de plusieurs journaux respectés à l'époque, mais a fini par se tasser.

Plusieurs années plus tard, en 2007, la question est revenue à la surface lorsque M. Nguyễn Hùng Cường, chef de l'équipe de construction, a écrit une série d'articles relatant les nombreux malheurs qui l'ont frappé, lui et d'autres personnes liées au projet, depuis l'incident.

Selon M. Cường, peu après avoir creusé le site, plusieurs de ses ouvriers ont commencé à faire des cauchemars dans lesquels ils étaient hantés par des fantômes, ainsi que des problèmes de santé tels que des crises d'épilepsie. Des accidents mystérieux sont également survenus à leurs familles.

Les articles ont été publiés sur Bảo Vệ Pháp Luật, un journal fonctionnant sous l'égide de la Procurature suprême du peuple du Vietnam, et ont suscité une forte agitation publique. Les gens disaient que la formation avait été mise en place par Cao Biền, un général chinois occupant le Vietnam au IXe siècle, au prix de nombreux sacrifices vivants. En la perturbant, l'équipe de construction a libéré des esprits maléfiques qui ont conduit à ces incidents malheureux.

Cependant, des enquêtes plus approfondies ont prouvé que de nombreuses affirmations faites dans les articles étaient fausses. Par exemple, M. Cường a déclaré avoir invité le moine Thích Viên Thành, une figure respectée de l'ordre monastique bouddhiste Sangha du Vietnam, à accomplir un rituel pour lever la malédiction, mais la tentative a échoué et le moine est mort peu après.

Le professeur Trần Quốc Vượng, historien réputé, a également connu une fin prématurée après avoir examiné les reliques trouvées dans la rivière. Mais selon les proches des défunts, le moine Thích Viên Thành n'a jamais été présent sur le site des fouilles, tandis que le professeur Trần Quốc Vượng est mort après avoir lutté pendant plusieurs mois contre un cancer.

Les articles de M. Cường ont alors été rejetés comme étant "sans fondement" et supprimés, et le journal Bảo Vệ Pháp Luật a été condamné à une amende de 20 000 000 VND (~860 USD) pour avoir diffusé de fausses informations. Pourtant, l'existence d'une formation mystérieuse sous la rivière Tô Lịch a donné lieu à de nombreuses rumeurs et est même devenue l'inspiration de récits de fiction écrits par des amateurs d'horreur.

Le cimetière sous le lac de l'Ouest, qui abrite des milliers de tombes submergées.

Occupant une grande partie du nord de Hanoi, le lac de l'Ouest offre beaucoup d'air frais et abrite de nombreux bars et cafés, ce qui en fait un lieu de rencontre populaire pour les Hanoiens. Cependant, sous sa surface sereine se cache un énorme cimetière qui a donné naissance à d'innombrables légendes.

Les érudits s'accordent à dire que dans les temps anciens, la majeure partie du lac de l'Ouest actuel était un vaste terrain où vivaient des générations de personnes, qui étaient enterrées près de chez elles, comme le voulait la coutume.

Au fil des siècles, la région a accueilli des milliers de tombes qui ont été submergées par l'expansion du lac. En fait, certaines tombes construites en hauteur sont encore visibles au-dessus de la surface de l'eau, même à ce jour.

Naturellement, l'existence du cimetière entraîne des histoires de fantômes. Certains anciens se souviennent encore qu'au cours des années 1970, les habitants de la région ont commencé à plonger dans le lac pour récupérer le bois des cercueils du cimetière et le vendre pour de l'argent. Cependant, tous ceux qui le faisaient, ou qui achetaient des meubles fabriqués à partir du bois des cercueils, rencontraient rapidement des malheurs attribués aux rétributions des morts.

De nombreux menuisiers seraient devenus fous en appliquant du vernis sur ces pièces de bois pour leur donner un aspect neuf, car ils voyaient des silhouettes humaines se former sur les couches de vernis. Pendant ce temps, certains des meilleurs plongeurs se sont inexplicablement noyés alors qu'ils étaient sortis se baigner dans des eaux peu profondes, et leurs corps n'ont été retrouvés que plusieurs jours après l'accident. Les habitants disent aussi qu'il n'est pas rare de repêcher des ossements humains et même des crânes en pêchant dans le lac.

Nous ne pouvons pas vérifier si ces histoires sont vraies ou non, mais la présence d'un cimetière géant sous le West Lake est un fait incontestable. Alors, la prochaine fois que vous sortirez pour une promenade nocturne autour du lac, rappelez-vous que vous êtes à quelques mètres de milliers de cadavres. Vous sentez un frisson dans votre colonne vertébrale maintenant ?

Ma da - les esprits maléfiques des noyés

Le terme ma da ne dit peut-être rien à la jeune génération, mais la plupart des millennials ont probablement entendu nos grands-parents raconter des histoires sur ces esprits de l'eau vengeurs.

Selon ces histoires, les ma da sont les esprits des victimes de la noyade qui apparaissent sous la forme de cadavres boursouflés avec des herbes emmêlées dans leurs cheveux. Ils sont généralement décrits comme ayant une apparence enfantine - peut-être parce que les victimes d'accidents liés à l'eau dans l'ancien Vietnam étaient souvent des enfants.

En raison de la nature prématurée et douloureuse de leur mort, les ma da sont incapables de trouver la paix, et la seule façon pour eux d'échapper à leur tourment et de se réincarner est de trouver quelqu'un d'autre pour prendre leur place. Ainsi, ils se cachent sous l'eau pour s'attaquer à des victimes sans méfiance. On dit aussi qu'il est très difficile de récupérer le corps d'une personne enlevée par un ma da.

Certes, il s'agit très probablement d'histoires inventées par les adultes pour avertir les enfants de ne pas s'aventurer près des lacs et des rivières sans surveillance, mais il est vrai que les décès par noyade ne sont pas rares au Vietnam, même dans les grandes villes comme Hanoi ou Saigon. En fait, si vous vous promenez le long de la rive du fleuve Rouge à Hanoi, vous pourriez très bien croiser des moines et des chamans engagés par quelqu'un pour effectuer des rituels afin de retrouver leurs proches noyés.

Le chien portant un chapeau - l'incarnation d'un démon

Nous savons tous que le chien est le meilleur ami de l'homme, mais si votre chien a un pelage blanc et un nez rouge, vous feriez mieux de garder un œil sur lui pour voir s'il a un comportement particulier, car il n'est peut-être pas ce que vous pensez.

Selon les contes vietnamiens, un chien au pelage blanc et au nez rouge comme le sang n'est pas un chien, mais l'incarnation d'un démon. Normalement, il se comporte comme n'importe quel autre canidé, mais pendant la pleine lune, vous pouvez le voir se promener sur ses pattes arrière, porter un bâton dans ses pattes avant et porter un chapeau de paille.

Dans certaines variantes de l'histoire, le chien grimpe également sur le toit d'une maison et pousse des hurlements obsédants jusqu'au lever du soleil. Ces cris sont censés être l'appel du chien démoniaque aux autres esprits maléfiques pour qu'ils viennent causer le malheur de son propriétaire.

Bien sûr, personne n'a jamais été témoin de tels événements, mais l'image du chien possédé par un démon est présente dans de nombreuses histoires d'horreur vietnamiennes.

L'achat fantôme à Big C Hải Phòng

Une légende urbaine populaire qui a largement circulé dans la ville septentrionale de Hải Phòng en 2009 parlait d'un fantôme qui avait fait un achat à Big C Hải Phòng, un grand centre commercial de la ville.

Selon la rumeur, c'était un jour comme un autre au centre commercial lorsqu'une jolie jeune fille s'est présentée et a demandé un réfrigérateur. Après en avoir trouvé un à son goût, la jeune fille l'a payé 3 000 000 VND (~130 USD) et a demandé qu'il soit livré à son domicile.

Lorsque le livreur est arrivé à l'adresse indiquée par la jeune fille et qu'il a sonné, une dame âgée a répondu, mais elle a dit qu'elle vivait seule et qu'elle n'avait rien commandé auprès de Big C.

Lorsque l'homme lui a montré le reçu sur lequel figuraient le nom, l'âge et l'adresse de la jeune fille, la femme âgée a éclaté en sanglots et a déclaré que la jeune fille était sa fille, mais qu'elle était morte dans un accident de la route plusieurs mois auparavant. "La veille de sa mort, elle m'avait promis de m'acheter un réfrigérateur cet été", a déclaré la femme.

Paniqué, le livreur a rapporté le réfrigérateur à son patron, qui a vérifié auprès de la caissière qui avait servi la jeune fille et a découvert qu'il y avait plusieurs billets d'"argent fantôme" - de la fausse monnaie brûlée en guise d'offrande aux morts - dans la caisse. Le montant total s'élevait à exactement 3 000 000 VND. Pour ne rien arranger, le réfrigérateur a soudainement pris feu sans raison, et aucune trace de la jeune fille n'a été trouvée sur les caméras de surveillance du magasin.

L'histoire a été très populaire parmi les habitants de Hải Phòng à l'époque, mais en fin de compte, il n'y a jamais eu de preuves pour l'étayer. Personne n'a jamais été capable de fournir l'identité des personnes impliquées, du client au caissier en passant par le livreur. Aujourd'hui, on s'en souvient surtout comme d'un ragot inutile.